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Bérard SA : de la tôlerie fine à l’industrialisation de start-up

Didier Suc nous ouvre les portes de son entreprise, Bérard SAS, qui perpétue une longue tradition du travail du métal sur la commune de Brignais.

Didier SUC, PDG de Bérard SA

L’histoire de l’entreprise Bérard est peu commune. « Créée en 1953 à Sainte-Foy-lès-Lyon par Adrien Bérard, l’atelier de serrurerie qui travaillait pour le groupe Berliet, a été au fil de son histoire, tour à tour société familiale, puis filiale d’un holding repris par un groupe israélien avant de redevenir une Pme familiale » relate Didier Suc, actuel propriétaire de Bérard SAS depuis 2018.

Entré dans la société en 1997 en tant qu’ingénieur recherche et développement (après avoir fait l’école des Arts & Métiers à Cluny), il en a fait une société très reconnue sur le marché de la tôlerie fine. « Tout est produit ici sur notre site de Brignais, zone des Basses Vallières, qui s’étend désormais sur 10 000 m2. La crise sanitaire a renforcé notre conviction que nous devions rester un prestataire de proximité, à une échelle régionale ou nationale ». En effet, 95% de la clientèle est française, l’export est marginal et indirect via les produits de première monte conçus pour Volvo Trucks notamment.

Modernisation et réorganisation de l’appareil productif

En 2019, l’achat d’une machine Stopa dans l’actuelle nouvelle Unité 6 du site de l’entreprise a permis de moderniser la production. Les activités de découpage, pliage, soudure et montage ont été réorganisées autour de cette nouvelle machine impressionnante (15 mètres de long, 9 mètres de hauteur). « Nous avons investi 3,4 millions d’euros dans ce nouvel outil de production avec 3 autres machines de découpe : un laser 2D fibre, un laser combiné CO2 et une poinçonneuse laser et en mars 2020, il y a eu le confinement et l’arrêt des chaines de production… ». Mais aujourd’hui l’activité bat son plein : la Pme de 85 salariés (55 en production, 30 en support administratif et logistique) poursuit une excellente dynamique avec un chiffre d’affaires escompté pour 2022 de 12 millions d’euros, « en progression de 15% ». Quatre recrutements sont en cours « pour des postes de responsable industriel, logistique et soudeurs » détaille Didier Suc.

Volonté de diversification

Aujourd’hui, Didier Suc a deux principales préoccupations. La première est liée à la dépendance à Volvo Truck. La seconde à l’envolée des coûts des matières premières.

Comme à ses débuts avec Berliet, Bérard fournit surtout la filière camion. « Volvo est notre premier client. Il réalise 65% de notre activité ». Une relation de dépendance réciproque dont le chef d’entreprise souhaiterait s’extirper progressivement. D’où la nécessité d’explorer de nouveaux marchés. Les équipements de montagne  et le secteur de l’environnement et des ENR sont de nouvelles pistes de diversification.  « Nous sommes en discussion avec un grand énergéticien pour fournir des éléments de tôlerie à leur division éolienne » explique Didier Suc qui n’en dira pas davantage. L’autre grand sujet de préoccupation est l’envolée du coût des matières premières. « Avec 3000 tonnes par an, l’achat de tôles représente 30% de notre chiffre d’affaires. En 2021, l’impact  matière a été de 700 000 euros sur nos comptes » détaille le Pdg. La Guerre en Ukraine, la pénurie de matières et la perturbation des chaines logistiques mondiales font naître de nouvelles incertitudes que la Pme doit désormais intégrer, comme la plupart des entreprises industrielles en France et en Europe.

La force de Bérard, c’est aussi son bureau d’études et la volonté de son dirigeant de « trouver des solutions à nos clients. Nous ne faisons pas de produit sur étagère. Le client exprime un besoin que nous devons transformer en produit ». En cela, l’entreprise peut compter sur ses 6 ingénieurs du bureau d’études « et méthodes » précise le dirigeant.

Navettes autonomes Navya

Depuis quelques années, Bérard s’est lancée dans une nouvelle activité : l’accompagnement de start-ups dans leur phase d’industrialisation. « Passer du prototype à la phase d’industrialisation est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Nous avons les savoir-faire pour aider les start-up » résume Didier Suc. Peu de gens le savent : les premières navettes autonomes Navya ont été conçues dans les ateliers de Bérard à Brignais. D’autres projets sont en cours avec de nouvelles start-ups régionales (Supraways). « Nous ne prenons pas de participation dans les entreprises que nous accompagnons. Nous sommes des vecteurs d’industrialisation » résume Didier Suc.

Bérard SAS en bref

  • Création : 1953
  • Créateur : Adrien Bérard
  • PDG : Didier Suc
  • Secteur : Tôlerie fine
  • Chiffre d’affaires 2022 (prévisionnel) : 12 millions d’euros
  • 85 salariés

https://www.berardsa.fr/