Protection contre la grêle

Impulsé notamment par les agriculteurs et les élus de la vallée du Garon, un dispositif de détection et de lutte active contre la grêle est opérationnel depuis mai 2019 sur le grand ouest lyonnais.
ballon grêle

Photos © Selerys

Mis en œuvre sous la conduite de la Chambre d’agriculture du Rhône grâce au soutien financier des collectivités locales et à l’appui opérationnel des agriculteurs, le système couvre depuis le début du mois de mai 2019, les territoires des Monts et des Coteaux du Lyonnais et ainsi que le sud de la Métropole lyonnaise.

Pourquoi ?

Suite aux très violents orages de grêle qui ont impacté de façon récurrente l’Ouest lyonnais ces dernières années (2014, 2016, 2017, 2018) et mis en péril un certain nombre d’exploitations agricoles, agricultrices, agriculteurs, élus locaux et députés se sont mobilisés à l’été 2018 pour permettre le déploiement, dès 2019, d’un dispositif de détection et de lutte active contre la grêle sur le grand Ouest lyonnais, en attendant sa généralisation à l’ensemble du département du Rhône en 2020.

De quoi s’agit-il ?

Depuis mai 2019, sur les Monts et Coteaux du Lyonnais et le sud de la Métropole de Lyon, par temps orageux comportant un risque de grêle important, vous pourriez remarquer dans les airs de gros ballons blancs.

Ces ballons, gonflés à l’hélium, constituent un moyen de lutte active contre la grêle. Ils sont utilisés par les agriculteurs de notre territoire afin de prévenir et limiter l’impact des orages de grêle qui provoquent des dégâts parfois conséquents sur les cultures, mais aussi sur d’autres biens : habitations et voitures des particuliers, équipements publics, locaux et flottes de véhicules des entreprises…

Ces ballons sont les vecteurs actifs du dispositif de détection du risque de grêle et de lutte contre la grêle déployé sur le grand Ouest lyonnais.

Comment cela fonctionne-il ?

Il s’agit d’un dispositif novateur de détection et de prévention du risque grêle proposé par le groupement d’entreprises Selerys & Etienne Lacroix. Son objectif est de recréer un environnement naturel salin à proximité des nuages pour favoriser la pluie au détriment de la grêle.

Le système repose sur l’implantation de radars dédiés à l’identification de nuages à risques et l’utilisation de ballons à l’hélium diffusant des sels hygroscopiques à la base des cellules orageuses.

Un dispositif de détection locale du risque de grêle

Grâce à trois radars couvrant chacun un rayon de 30 km et le logiciel embarqué d’analyse des risques SKYDETECT développé par Selerys, une détection locale du risque de grêle quasiment en temps réel est possible.

  • Deux radars nouvellement implantés à Bessenay et Rontalon
  • Un radar existant (protection Côte-Rotie) implanté à Chuzelles (Isère)

En cas de risque avéré de grêle, les lanceurs bénévoles sont alertés via leur smartphone et activent le dispositif de lutte active.

C’est le seul dispositif connu aujourd’hui qui permette d’avoir cette précision dans la détection du risque de grêle.

 

Un dispositif de lutte active contre la grêle

Il consiste en des ballons de caoutchouc naturel gonflés à l’hélium (volume 1 m3) et équipés de torches hygroscopiques.

Une fois le ballon libéré, un altimètre active la torche à 600 m d’altitude afin de libérer les sels hygroscopiques et d’agir dans la partie basse du nuage.

Ces noyaux de sel ont la propriété d’absorber l’humidité contenue dans le nuage avant que les grêlons ne se forment et de faire précipiter la cellule sous forme de pluie.

Paragrêle 69 : un réseau de près de 200 agriculteurs bénévoles

Le dispositif s’appuie sur le maillage du territoire avec 88 postes de tir, animé par un réseau de près de 200 agriculteurs bénévoles, réunis au sein de l’association Paragrêle 69 et mobilisés quotidiennement pour assurer le fonctionnement du système.

 

Cartographie du dispositif

Les avantages du dispositif Selerys

Parmi les différents dispositifs existants, le choix du monde agricole s’est porté sur le système proposé par l’entreprise Selerys. En effet, au regard du besoin et des attentes exprimées, ce dispositif s’est avéré le plus adapté.

Sur le volet anticipation / détection du risque :

  • C’est un dispositif adapté au contexte géographique du grand Ouest lyonnais,
  • Il fournit une détection localisée, en temps réel et fiable du risque de grêle,
  • Il fournit un support d’aide à la décision pour les utilisateurs.

Sur le volet prévention / lutte contre la grêle :

  • C’est un dispositif adapté au contexte périurbain du grand Ouest lyonnais, en particulier la proximité des habitations et des zones agricoles, et permettant une couverture fine du territoire,
  • Il est conforme aux réglementations. En effet, l’ensemble du cadre de mise en œuvre fixé par la DGAC (dont les zones réservées des couloirs aériens) a été pris en compte dans l’organisation du projet.
  • Il est sans risque pour les utilisateurs,
  • Il est efficient, avec un taux de transfert maximal des sels minéraux jusqu’à la cellule orageuse,
  • Il ne génère pas de nuisances pour les riverains, notamment sonores,
  • Il ne présente aucun risque pour l’environnement, les sels minéraux utilisés, potassium, calcium et magnésium, sont neutres pour l’environnement. L’hélium, utilisé pour gonfler les ballons, est un gaz neutre.
  • Il est compatible avec le label AB dont dispose un certain nombre de productions agricoles du territoire.

Sur la question des déchets

déchet résiduelUne fois libérés les sels hygroscopiques, la torche en carton qui les contenait ainsi que ses composants vont brûler, sans générer de déchets, tandis que le ballon, en caoutchouc naturel, éclate. Seuls retombent au sol le ballon, qui va agir comme un parachute, et la petite plaque en métal sur laquelle sont fixés le ballon et (précédemment) la torche.

Lors de leurs déplacements, les agricultrices et agriculteurs les ramasseront pour permettre leur recyclage.

Il est toutefois possible que vous, habitants du territoire, en retrouviez en vous promenant dans les espaces agricoles. Si tel était le cas, n’hésitez pas à les ramasser et à les déposer en mairie. Elles pourront ainsi être recyclées.

Qui finance le dispositif ?

Le déploiement du dispositif a été porté par la Chambre d’Agriculture du Rhône et mis en œuvre par l’association Paragrêle 69, créée dans ce but.

Il fait l’objet d’un soutien très large, puisque l’ensemble des collectivités locales concernées, l’Etat, ainsi que les assureurs Groupama et Crédit agricole Centre-est, ont apporté leur soutien financier pour sa mise en place :

  • Département du Rhône : 200 000 €
  • Communauté de communes de la vallée du Garon (CCVG) : 171 324 €
  • Etat (via la Dotation d’équipement des territoires ruraux – DETR) : 107 387 €
  • Métropole de Lyon : 80 000€
  • Région Auvergne Rhône-Alpes : 79 625 €
  • Communauté de communes du Pays Mornantais (Copamo) : 15 000 €
  • Communauté de communes des Vallons du Lyonnais (CCVL) : 15 000 €
  • Communauté de communes du Pays de l’Arbresle (CCPA) : 15 000 €
  • Communauté de communes des Monts du Lyonnais : 15 000 €
  • Communauté de communes du Pays de l’Ozon (CCPO) : 15 000 €
  • Communauté d’agglomération de l’Ouest rhodanien : 5 000 €
  • Groupama : 25 000 €
  • Crédit agricole : 20 000€
  • Chambre d’Agriculture du Rhône : 12 000 €
  • Association Paragrêle 69 : 950 €

En outre, la CCVG s’est fortement impliquée en mobilisant ses services afin de faciliter l’acquisition du dispositif, sa mise à disposition de l’association Paragrêle 69 et la mobilisation de l’ensemble des financements.

La profession agricole s’est quant à elle fortement mobilisée par le recrutement de près de 200 agriculteurs, bénévoles, qui assurent la lutte, de jour comme de nuit…