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Mobilités

Quelles perspectives pour la vallée du Garon ?

Autour de Françoise GAUQUELIN et de Damien COMBET, respectivement présidente de la CCVG et vice-président en charge de la mobilité, les élus communautaires ont fait des déplacements l’enjeu majeur du mandat qui s’ouvre. Revue des projets en cours.
  • mob_FG Françoise Gauquelin, présidente de la CCVG

« La question des mobilités et de l’amélioration de l’offre de services pour les habitants de la vallée du Garon est clairement l’enjeu prioritaire de ce mandat », indique Françoise Gauquelin, présidente de la CCVG.

« Pour cela, nous voulons développer une stratégie à court, moyen et long terme et nous positionner comme le partenaire incontournable de l’Ouest lyonnais vis-à-vis de nos interlocuteurs en charge des mobilités : la Région, la Métropole et le futur Sytral », complète Damien Combet, vice-président en charge de la mobilité, de l’environnement et de la transition écologique.

La CCVG, future autorité organisatrice des mobilités sur son territoire

La loi d’orientation des mobilités (LOM), promulguée le 24 décembre 2019, vise à améliorer les mobilités du quotidien. Objectif principal de la Loi : couvrir l’ensemble du territoire par des autorités organisatrices de la mobilité (AOM).

La compétence « Mobilité » comporte six blocs distincts : le transport public régulier ; le transport public à la demande ; le transport scolaire ; la mobilité solidaire ; la voiture partagée ; les mobilités actives.

Toutes les communautés de communes de France sont appelées à se prononcer sur leur prise de compétence « Mobilité » avant le 31 mars 2021. Celles qui ne feront pas le choix de devenir AOM verront cette compétence remonter de fait à la Région.

« La question fait consensus sur nos 5 communes : la CCVG saisira l’opportunité de devenir autorité organisatrice de la mobilité sur son territoire. Cette prise de compétence devra être actée par un arrêté du Préfet pour prendre effet le 1er juillet 2021 », indique Françoise Gauquelin.

Une place à prendre dans le futur Sytral

Un dispositif particulier de la LOM concerne directement la CCVG.

Il s’agit de la création d’un nouvel établissement public local (EPL) qui viendra se substituer à l’actuel Sytral, et sera chargé d’organiser les services de transports publics de personnes réguliers et à la demande et des services de transport scolaire.

Il associera, à titre obligatoire, toutes les communautés de communes du Rhône (dont la CCVG donc), la Métropole de Lyon ainsi que la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

La création de cet EPL vise à stabiliser la gouvernance des mobilités et son financement à l’échelle d’un territoire large, approximativement celui du département du Rhône.

 

Lancement de la concertation par le Préfet Mailhos

La création du nouvel EPL est envisagée au 1er janvier 2022. Elle doit être précisée par ordonnance avant le 23 avril 2021, puis par un décret d’application. Une première version de l’ordonnance est attendue fin 2020.

Dans cette perspective, une phase de concertation a été engagée par le Préfet Mailhos le 19 octobre. Une réunion trilatérale (Etat, Sytral, CCVG) s’est déroulée le 23 octobre pour permettre à la CCVG de préciser ses attentes et positions : règles de gouvernance, d’attribution des sièges, de droits de vote, de financement….

Sous ce dernier point, deux questions d’importance : celle de la participation des collectivités membres d’une part, et celle, d’autre part, de la capacité de l’EPL à prélever le versement mobilité (anciennement « versement transport ») sur les entreprises et à moduler son taux selon les territoires et le niveau de service apporté.

« Notre volonté est de prendre notre place dans le futur établissement public afin de faire entendre notre voix et plus largement celle des territoires voisins du grand Ouest Lyonnais », assure Damien Combet. « La question des déplacements dans l’Ouest lyonnais est centrale, y compris pour la Métropole car nos territoires sont intimement liés. Cette réalité doit être prise en compte par le futur Sytral. Nous serons là pour le marteler, en portant une vision commune avec notamment le pays Mornantais, les Vallons du Lyonnais ou le pays de l’Arbresle. »

Une mission que pourrait légitimement remplir Damien Combet qui a été élu 5e vice-président du Sytral représentant les communes adhérentes* le 7 septembre dernier, mais également 3e vice-président du Syndicat de l’Ouest Lyonnais (SOL) en charge des mobilités.

 

Damien Combet, vice-président Mobilité

« L’objectif avec ce nouvel EPL qui associera également la Région, est bien d’apporter des réponses cohérentes et coordonnées pour faciliter les déplacements de nos habitants, en visant un réseau de transports publics unifié, avec un système d’information et un système de tarification. Cette perspective va dans le bon sens », apprécie Françoise Gauquelin.

« Pour notre territoire, les entreprises seront amenées à voir évoluer significativement leur contribution financière au nouvel établissement public. Il faudra que l’offre de service apportée soit à la hauteur de nos participations. Nous y serons particulièrement vigilants. Aussi, un versement mobilité progressif, suivant le déploiement de l’offre de transports en commun qui pourra se mettre place dans le temps, nous parait cohérent. Pour autant, nos concitoyens seront en droit d’attendre rapidement, dès 2022, de véritables améliorations dans leurs déplacements quotidiens », juge Damien Combet.

* Chaponost adhère au Sytral depuis avril 2012

L’arrivée des TCL à Brignais ?

Brignais avait sollicité, à l’automne 2018, une adhésion de la commune au Sytral. Une demande restée sans effet à la date, au regard du processus de transformation du Syndicat engagé par la LOM… Dans le futur établissement public, l’adhésion directe des communes seules n’est plus possible, la compétence « mobilité » revenant aux EPCI qui feront partie, de par la loi, du nouvel EPL.

Ligne TCL L12 : une déviation par Brignais

Outre la demande générale d’adhésion de Brignais, la commune, appuyée par celle de Chaponost et par le Département du Rhône, a sollicité le Sytral en novembre 2019, pour une adaptation de l’itinéraire de ligne TCL L12.

Reliant la Gare de métro d’Oullins au centre commercial Saint-Genis 2 en passant par le centre de Chaponost, la Maison du Rhône (MDR) et la gare tram-train, la ligne adaptée pourra emprunter la rue Mère Elise Rivet à Brignais via le Briscope, et un tronçon de l’avenue Général de Gaulle. Elle facilitera ainsi la desserte de la zone d’activité de Sacuny et du centre aquatique intercommunal AquaGaron.

Pour faire ce crochet par Brignais, le gabarit de la rue Mère Elise Rivet doit être adapté pour la circulation des bus TCL. En lien avec la Ville de Brignais et le Sytral, les services de la CCVG, compétente en matière de voirie, finalisent le projet d’aménagement. Celui-ci intégrera une voie mode doux.

Selon un planning prévisionnel, le passage de la ligne 12 par Brignais pourrait être effectif en septembre 2021. Coût estimé des travaux : 230 K€.

Tram-train : le prolongement vers Vourles et Millery/Montagny sur les rails ?

La président du Conseil régional, à Brignais le 8 octobre.

La ligne TER reliant Lyon Saint-Paul à Brignais, via Gorge de Loup et Chaponost notamment, a été mise en service en décembre 2012.

Depuis cette date, les élus de la vallée du Garon poussent pour son prolongement jusqu’à Vourles et la halte Millery / Montagny.

Cette perspective a repris du crédit avec l’abandon définitif du projet d’A45 à l’été 2020. Le prolongement de la ligne jusqu’à Givors figure en bonne place parmi les alternatives au projet autoroutier étudiées par le Préfet pour améliorer les déplacements entre les métropoles lyonnaise et stéphanoise et qui seront présentées au ministre des transports.

Le 8 octobre dernier, Laurent Wauquiez, en visite expresse en gare de Brignais, s’est dit « favorable au projet ». Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l’autorité compétente pour l’organisation des transports ferroviaires (TER), a annoncé la relance des études de faisabilité. Il s’agit de phaser le projet, d’abord jusqu’à Vourles, puis jusqu’à Givors, et de construire un plan de financement. Laurent Wauquiez « veut aller vite », donnant rendez-vous aux élus du secteur début 2021 pour une restitution des études.

De son côté, Jean-Charles Kohlhass, vice-président délégué au Sytral, a confirmé par voix de presse (Tribune de Lyon du 15/10/2020 ; LyonMag.com le 3/11/2020), la volonté du Syndicat de soutenir le projet de prolongement.

 

Aujourd’hui, 8 000 voyageurs empruntent quotidiennement la ligne jusqu’à Brignais. Sa fréquentation pourrait être doublée en cas de prolongement jusqu’à Givors.

« Notre territoire doit être proactif. Notre rôle est de faciliter et d’accompagner ce prolongement de ligne. Nous avons déjà anticipé les choses en prévoyant, dans nos PLU respectifs à Vourles, Millery et Chaponost, les réserves foncières qui permettront notamment la création de parkings de rabattement. La CCVG et ses communes mettront tout leur poids pour réussir ce projet », assure Françoise Gauquelin.

« La Région, par la voix de son président, mais aussi le Sytral, comme nous l’a confirmé Jean-Charles Kohlhass lors de nos derniers échanges, sont volontaires pour renforcer ce mode ferroviaire. Nous nous en félicitons. Reste maintenant à ces acteurs à passer de la parole aux actes, en laissant de côté les contingences politiques », invite Damien Combet.

Décongestionner le territoire : parkings relais, navettes de rabattement et Metro B

L’A450 à Pierre-Bénite

Le déclassement de l’autoroute A7 en un axe métropolitain (M7) à voies réservées (aux transports en commun, covoiturage et véhicules Crit’Air O), ne devrait pas faciliter, du moins à court terme, l’écoulement des flux automobiles qui embolisent chaque jour l’A450.

Le territoire de la CCVG constitue la porte d’entrée Sud-Ouest de la Métropole. A eux-seuls, la Vallée du Garon et le Pays Mornantais représentent une population de 60 000 habitants.

Parmi ceux-là, 27 400 actifs s’en vont chaque jour travailler dans la Métropole. Dans l’autre sens également, un flux important est constitué par ceux qui rejoignent un territoire (CCVG + COPAMO) porteur de près de 22 000 emplois. Plus de 30 000 véhicules sont ainsi comptabilisés quotidiennement dans la traversée du hameau des Sept-Chemins…

Pour ces déplacements, avec un niveau d’autosolisme de 86.3 % actuellement, la voiture individuelle est de rigueur… Faute de mieux ?

 

Chantier de prolongement du Métro B à Saint-Genis-Laval. ©Sytral

« Pour désengorger l’A450, les communes en amont mais aussi la Métropole en aval, nous sommes favorables au prolongement du Métro B jusqu’au Sept-Chemins, avec la possibilité de constituer un véritable « hub » de transports en commun sur ce secteur, réunissant bus TCL, Métro, tram-train, parking relais… », avance Damien Combet. « Dans un horizon plus proche, il est nécessaire de mettre en place des navettes de rabattement vers les « modes lourds » – le Métro B à Oullins puis sur Saint-Genis-Laval et le tram-train – depuis des parkings-relais à l’entrée de notre territoire communautaire pour maintenir les voitures en dehors des zones les plus urbanisées. »

Itinéraires cyclables : sécuriser et favoriser la pratique du vélo pour les déplacements du quotidien

Voie douce rue de l’Industrie à Brignais

La CCVG s’est doté en 2011 d’un Schéma directeur des circulations douces.

A la date, 26 kilomètres d’itinéraires cyclables et voies modes doux ont été réalisés, dont un axe fort d’une quinzaine de kilomètres reliant les 5 communes via le centre aquatique intercommunal AquaGaron.

De nouveaux tronçons sont en cours de création : sur la RD 386, au niveau des Sept-Chemins d’une part, et de Montagny d’autre part, rue Mère Elise Rivet à Brignais ou encore Avenue Devienne à Chaponost.

« La prochaine étape, c’est de travailler à un maillage plus fin à l’intérieur même de nos communes. Nous voulons envoyer des signaux forts à nos concitoyens dont la plupart sont en demande. A court terme, nous allons travailler sur la signalétique pour sécuriser et identifier les itinéraires de proximité vers les équipements collectifs ou les zones d’activité », annonce Damien Combet.

Actuellement, 63 % des déplacements à l’intérieur de la CCVG font moins d’un kilomètre. Ils sont effectués en voiture à 82,5 %.

Vélos partagés : de nouveaux services de mobilité active ?

Vélos partagés OOWI à Brignais

« A moyen terme, nous envisageons la mise en place de nouveaux services de mobilité active », poursuit Damien Combet.

La Ville de Brignais expérimente depuis le printemps, un service de vélos partagés. En raison de la crise sanitaire, la phase de test a été prolongée de 6 mois.

L’expérience communale pourrait être envisagée à l’échelle intercommunale dans l’avenir.

« Personnellement, je pense que le vélo partagé peut être un service pertinent s’il permet de renforcer la connexion de notre territoire avec celui de la Métropole. En ce sens, je verrai d’un très bon œil l’arrivée des Velo’v sur notre territoire. C’est un sujet sur lequel que j’ai eu l’occasion d’échanger avec Fabien Bagnon, le vice-président mobilités de la Métropole. Il s’est montré intéressé par cette possibilité… »